Ce volume 50 arrive à point pour tous les mélomanes fâchés avec les chiffres romains ! Outre l’anecdote numérale, cette nouvelle sélection de 24 titres retiendra je n’en doute pas l’attention de vos oreilles attentives.
L’amour et la sexualité sont des thèmes de prédilection dans la chanson francophone des années 70 -ce qui justifie à chaque volume la photo d’illustration !- et cette fois-ci c’est Ann Sorel qui nous en propose la plus éclatante démonstration.
Si le détournement de mineurs est une constante dans les textes des chansons ( les « petites filles » sont fréquemment implorés par des romantiques de la braguette ) il est plus rare de faire aussi ouvertement la promotion de la partouze. Mais ne vous y trompez pas, « l’amour à plusieurs », écrite et composée par Frédéric Botton, est tout sauf une guillerette gaudriole, elle a tout au contraire d’une grande chanson.
Tout autant érotique mais plus conventionnel, c’est un peu l’amour à la papa qui anime Phil Group dans sa chanson « Hum… », titre évocateur s’il en est !
Quant à Christine Aurel, chanteuse de circonstance mais surtout actrice de son état, elle nous rappelle de manière humoristique que sexe rime avec business, qu’il y a 40 ans on ne parlait ni de porcs ni de putes et que le consentement s’entendait sans délai de prescription.
Jorge Lago me donne l’occasion d’évoquer Thierry Le Luron dont la mémoire s’effacera sans doute en même temps que la génération dont je fais partie. Sa postérité est en effet mise à mal par un encrage trop prégnant à son époque et la nature même de son talent ; car même s’il reste la référence absolue pour ce qui est de l’imitation, c’est précisément ses imitations (de Chaban-Delmas, Raymond Barre ou consorts) qui le rend inaudible à un public renouvelé, 32 ans après sa mort. Pourtant, Le Luron était chanteur et chanteur avant tout, comme en atteste la trentaine de chansons qu’il a enregistrées entre 1970 et 1981. Commercialement abandonnées à un oubli certain, ces chansons ne pourront trouver leur place parmi les TO, elles méritent une place à part, un podium haut comme 3 pommes, peut-être, mais un podium en or massif, comme la voix du chanteur que Le Luron était.
C’est donc Jorge Lago, son compagnon décédé quelques temps avant lui qui figure sur ce volume 50 avec une chanson composée par Pierre Porte.
Je rappelle qu’Ollivier Laurent est le vrai nom du chanteur Mathias (TO. 1, 2, 7, 15, 16, 25, 27, 29, 32 !) dont j’ai eu l’occasion de parler maintes fois. Il est ici accompagné par Jean Musy, tout comme Yaïr Klinger, auteur compositeur interprète israélien qui a sorti trois 45 tours français.
Je précise aussi que le titre des Fléchettes (ce célèbre quatuor vocal féminin composé des choristes de Claude François) est certainement l’un des 2 plus rares titre du groupe. Il est cependant intéressant pour de multiples raisons ; Claude François était toujours à l’affut des tendances et ce titre est particulièrement Motownien, ce qui n’a rien d’étonnant puisqu’à la même période Claude François enregistrait au célèbre studio de la Motown… Quoi qu’il en soit, la chanson « je vend du rêve » est entièrement franco-française. Cocorico.
Puisqu’on parle d’inspiration, difficile d’écouter le titre des Costa présenté ici sans penser à la pop d’outre manche. Mais, encore une fois, tout y est made in France et il est inutile d’insister sur l’élégance vocale des Costa, leur talent en a fait les choristes les plus sollicités de la production francophone des 40 dernières années.
D’inspiration purement française, vous trouverez le titre chanté par Bernard Bogard, dans lequel ou retrouve la patte incomparable de Patricia Carli. À cette période, Patricia avait mis sa carrière d’interprète en stand by mais continuait à composer pour de jeunes espoirs. L’orchestration de Gabriel Yared est impeccable, presque autant que la mise en pli de Bernard qui n’a pas trouvé sa place dans le showbiz. Ceci dit, il est difficile de se faire un nom lorsqu’on en change 4 fois le temps de six 45 tours.
Complètement phagocytée par le succès du titre « Quelquefois » enregistré avec Claude François, la discographie de Martine Clémenceau contient de jolies pépites au orchestrations brillantes, comme cette chanson arrangée par Jean Claudric.
En 1973, Bernard Saint-Paul a été le premier à miser sur Patricia Ferrari, la choriste-fiancée alibi de Dave. Pour ce premier SP, Patricia se fait appeler Daytona (!) et le trio Michaële, Lana et Paul Sebastian lui écrit une jolie chanson enregistrée à Abbey Road (rien que ça !) avec les choristes de Joe Cocker. Malgré toutes ces bonnes fées à se pencher sur le berceau de Ferrari, Patricia calera à la ligne de départ.
Paul Louka est connu, très connu même… en Belgique. Et pourtant, à part une petite compilation parue en 1997, il semblerait que sa discographie conséquente ne soit plus du tout commercialisée. Je pose là cette chanson, pour mémoire.
Pour finir, j’attire votre attention sur le groupe Modus Vivendi qui n’a sorti qu’un unique 45 tours chez Barclay en 1973. La face A de celui-ci est particulièrement réussie et mérite définitivement sa place dans la collection des Total Oubliés.
Bon été à tous !
Marc
L’amour et la sexualité sont des thèmes de prédilection dans la chanson francophone des années 70 -ce qui justifie à chaque volume la photo d’illustration !- et cette fois-ci c’est Ann Sorel qui nous en propose la plus éclatante démonstration.
Si le détournement de mineurs est une constante dans les textes des chansons ( les « petites filles » sont fréquemment implorés par des romantiques de la braguette ) il est plus rare de faire aussi ouvertement la promotion de la partouze. Mais ne vous y trompez pas, « l’amour à plusieurs », écrite et composée par Frédéric Botton, est tout sauf une guillerette gaudriole, elle a tout au contraire d’une grande chanson.
Tout autant érotique mais plus conventionnel, c’est un peu l’amour à la papa qui anime Phil Group dans sa chanson « Hum… », titre évocateur s’il en est !
Quant à Christine Aurel, chanteuse de circonstance mais surtout actrice de son état, elle nous rappelle de manière humoristique que sexe rime avec business, qu’il y a 40 ans on ne parlait ni de porcs ni de putes et que le consentement s’entendait sans délai de prescription.
Jorge Lago me donne l’occasion d’évoquer Thierry Le Luron dont la mémoire s’effacera sans doute en même temps que la génération dont je fais partie. Sa postérité est en effet mise à mal par un encrage trop prégnant à son époque et la nature même de son talent ; car même s’il reste la référence absolue pour ce qui est de l’imitation, c’est précisément ses imitations (de Chaban-Delmas, Raymond Barre ou consorts) qui le rend inaudible à un public renouvelé, 32 ans après sa mort. Pourtant, Le Luron était chanteur et chanteur avant tout, comme en atteste la trentaine de chansons qu’il a enregistrées entre 1970 et 1981. Commercialement abandonnées à un oubli certain, ces chansons ne pourront trouver leur place parmi les TO, elles méritent une place à part, un podium haut comme 3 pommes, peut-être, mais un podium en or massif, comme la voix du chanteur que Le Luron était.
C’est donc Jorge Lago, son compagnon décédé quelques temps avant lui qui figure sur ce volume 50 avec une chanson composée par Pierre Porte.
Je rappelle qu’Ollivier Laurent est le vrai nom du chanteur Mathias (TO. 1, 2, 7, 15, 16, 25, 27, 29, 32 !) dont j’ai eu l’occasion de parler maintes fois. Il est ici accompagné par Jean Musy, tout comme Yaïr Klinger, auteur compositeur interprète israélien qui a sorti trois 45 tours français.
Je précise aussi que le titre des Fléchettes (ce célèbre quatuor vocal féminin composé des choristes de Claude François) est certainement l’un des 2 plus rares titre du groupe. Il est cependant intéressant pour de multiples raisons ; Claude François était toujours à l’affut des tendances et ce titre est particulièrement Motownien, ce qui n’a rien d’étonnant puisqu’à la même période Claude François enregistrait au célèbre studio de la Motown… Quoi qu’il en soit, la chanson « je vend du rêve » est entièrement franco-française. Cocorico.
Puisqu’on parle d’inspiration, difficile d’écouter le titre des Costa présenté ici sans penser à la pop d’outre manche. Mais, encore une fois, tout y est made in France et il est inutile d’insister sur l’élégance vocale des Costa, leur talent en a fait les choristes les plus sollicités de la production francophone des 40 dernières années.
D’inspiration purement française, vous trouverez le titre chanté par Bernard Bogard, dans lequel ou retrouve la patte incomparable de Patricia Carli. À cette période, Patricia avait mis sa carrière d’interprète en stand by mais continuait à composer pour de jeunes espoirs. L’orchestration de Gabriel Yared est impeccable, presque autant que la mise en pli de Bernard qui n’a pas trouvé sa place dans le showbiz. Ceci dit, il est difficile de se faire un nom lorsqu’on en change 4 fois le temps de six 45 tours.
Complètement phagocytée par le succès du titre « Quelquefois » enregistré avec Claude François, la discographie de Martine Clémenceau contient de jolies pépites au orchestrations brillantes, comme cette chanson arrangée par Jean Claudric.
En 1973, Bernard Saint-Paul a été le premier à miser sur Patricia Ferrari, la choriste-fiancée alibi de Dave. Pour ce premier SP, Patricia se fait appeler Daytona (!) et le trio Michaële, Lana et Paul Sebastian lui écrit une jolie chanson enregistrée à Abbey Road (rien que ça !) avec les choristes de Joe Cocker. Malgré toutes ces bonnes fées à se pencher sur le berceau de Ferrari, Patricia calera à la ligne de départ.
Paul Louka est connu, très connu même… en Belgique. Et pourtant, à part une petite compilation parue en 1997, il semblerait que sa discographie conséquente ne soit plus du tout commercialisée. Je pose là cette chanson, pour mémoire.
Pour finir, j’attire votre attention sur le groupe Modus Vivendi qui n’a sorti qu’un unique 45 tours chez Barclay en 1973. La face A de celui-ci est particulièrement réussie et mérite définitivement sa place dans la collection des Total Oubliés.
Bon été à tous !
Marc
Interprète | Auteurs compositeurs | Arrangements / direction orchestre | Label / distribution |
---|---|---|---|
WILLIAM SAILLY | Christiano Minellono - Memo Remigi / Eddy Marnay | Fred Farrugia | SPOT / SONOPRESSE |
CAROLE CLOUTIER | Carole Cloutier | Alain Leroux | Able - Québec |
MARTINE CLÉMENCEAU | André Salvet - Jack Arel | Jean Claudric | Barclay |
MODUS VIVENDI | Gil Chazal - Richard Simon | Barclay | |
MOMENTS | H. Ray - Al Goodman - W. Morris - V. Dodson - L.A. St Armand | Philips | |
PAUL LOUKA | Paul Louka | W. Albimoor | Barclay Belgique |
ÉRIC ESTÈVE | E. Estève - A. Jones | Jean-Pierre Auffredo | Epic / CBS |
MICHEL SMITH & CHANTAL CATELA | P. Yellowstone / S. Voice / M. Tinsley adaptation française : B. L'Herbier & C. Catela | P. Yellowstone & S. Voice | Able - Québec |
JACQUES BOUJET | Jeannine Saada - Jacques Boujet | Mat Camison | ARC / RCA |
DAYTONA | Michaële - Lana & Paul Sebastian | Sonopresse | |
CHRISTINE AUREL | Guy Mardel - Léo Carrier | Liberty / Pathé Marconi | |
JULIEN MARTIN | Claude Lemesle - J. Martin | Yvon Ouazana | BBZ / RCA |
JACQUES VERRECCHIA | Dominique Blanc-Francard | Big Team | CBS |
CHATELAINE | J. Berthlaume - Bowling | Focus / Trans-Canada | |
ANN SOREL | Fréderic Botton | Jean-Claude Vannier | EMI Pathé Marconi |
VIRGINIE | Gérard Manset / René Joly | Gérard Manset | Philips |
BERNARD BOGARD | P. Loiseau - P. Carli | Gabriel Yared | Philips |
LES COSTA | Charles Level - Georges et Michel Costa | CBS | |
DAVID CHRISTIE | J.-C. Cosson - J. Bolden | James Bolden | PEPINO Music |
JORGE LAGO | Pierre-André Dousset - Pierre Porte | Pierre Porte | EMI Pathé Marconi |
PHIL GROUP | Philippe Monay / André Pascal | Philips | |
OLLIVIER LAURENT | Ollivier Laurent | Jean Musy | Polydor |
LES FLÉCHETTES | Ch. Herbert - J. Plante | Disques Flèche | |
YAÏR | Jean-Claude Cosson - Yaïr Klinger | Jean Musy | Barclay |